Le mardi 04 mars 2008
L’héritage nordique de Paul Stastny
![L’héritage nordique de Paul Stastny Stastnyfamille](https://2img.net/h/religionduhockey.files.wordpress.com/2007/10/stastnyfamille.jpg)
Olivier Bossé
Le Soleil
Denver, Colorado
De racines slovaques et né à Québec, Paul Stastny est aujourd’hui 100 % Américain. Le joueur de centre de l’Avalanche du Colorado ne renie toutefois pas ses origines, au contraire. «Je dois me faire un nom pour moi-même, mais aussi soutenir la réputation de la famille.»Cette famille, elle a marqué l’histoire du hockey et plus particulièrement celle des Nordiques de Québec. Après avoir déserté la Tchécoslovaquie au tournant des années 80, les frères Peter, Anton et Marian Stastny ont porté fièrement l’uniforme fleurdelisé durant 23 saisons combinées, amassant un faramineux total de 2090 points.
Âgé de 22 ans, Paul est le cadet des quatre enfants de Peter, le plus prolifique des trois frangins. Comme son père, il porte le numéro 26 au sein de l’Avalanche, la seconde vie des Nordiques depuis leur déménagement chez l’Oncle Sam. La comparaison devient inévitable. «Je suis moi-même, je ne suis pas mon père», établit le jeune Stastny en entrevue au Soleil, en anglais. «Par contre, je sais ce que mon père et mes oncles ont fait avant moi, et je veux leur faire honneur.»
Stastny n’est pas trop mal parti. L’an dernier, à sa toute première campagne dans la Ligue nationale, il a amassé 78 points (28-50), un record pour une recrue de l’Avalanche. Il a aussi établi une nouvelle marque pour une recrue de la LNH grâce à une séquence de 20 matchs consécutifs avec au moins un point, en plus de terminer deuxième au scrutin du trophée Calder remis à la recrue par excellence du circuit derrière Evgeni Malkin (Pittsburgh).
Un modèle nommé JoeL’attaquant de 6’ et de 205 lb semblait en voie de produire encore davantage cette année, mais une appendicite et un malaise à l’aine ont ralenti ses ardeurs, depuis la mi-janvier. Meilleur marqueur de son équipe, il a été contraint de décliner une invitation au Match des étoiles. «C’est dur, mais je préfère rater des parties maintenant plutôt qu’à la fin de la saison, au moment vraiment important.» Il s’a­gissait pour lui d’une première absence dans la LNH. Et durant ses deux années à l’Université de Denver, juste avant d’entrer dans la grande ligue, il n’a loupé qu’une seule de ses 80 rencontres.
Stastny s’affirme comme le nouveau meneur offensif des Avs, surtout que Joe Sakic s’est absenté durant près de trois mois, cet hiver. Le vétéran et capitaine a d’ail­leurs aussi été le coéquipier de Peter, à l’époque des Nordiques.
«Pour moi, comme joueur, Joe est davantage un modèle que mon père parce que je l’ai plus vu jouer», souligne-t-il, avant de poursuivre : «Quand ton meilleur joueur tombe, tout le monde doit monter son jeu d’un cran. C’est ce que j’essaie de faire.» Sans Sakic à ses côtés, Stastny a cumulé 21 points (9-12) en 23 sorties, période où l’Avalanche a montré une fiche de 13-10, mais de 10-2 quand Stastny enregistrait au moins un point.
Même si plus de 8000 km les séparent maintenant, Paul reste en contact étroit avec Peter. Le hockeyeur professionnel et le représentant de la Slovaquie au Parlement européen se parlent «au moins deux fois par semaine» au téléphone. «Il se tient au courant de nos matchs.» Ceux de Paul, mais aussi ceux de Yan. À 25 ans, le deu­xième de la famille s’aligne dans l’organisation des Blues de St. Louis, là où le paternel a terminé sa carrière. À quand une nouvelle réunion de Stastny chez les pros?