Tournoi Pee-Wee: le club des trois amigas

Le vendredi 15 février 2008

Tournoi Pee-Wee: le club des trois amigas



Marie-Pascale Bernier, Sandrine Michaud et Paméla Asselin-Bélanger prouvent que hockey et coquetterie peuvent aller de pair.
Le Soleil, Patrice Laroche

Olivier Bossé
Le Soleil
Québec

«C’est bien d’être plusieurs filles dans la même équipe parce que les gars, des fois, c’est des gars.» Paméla Asselin-Bélanger donne le ton à l’entrevue. La défenseure du club pee-wee CC de Québec Cartier n’a pas froid aux yeux, où elle porte d’ailleurs une élégante ligne de crayon blanc, même sous son casque.



Asselin-Bélanger complète un solide trio tout féminin avec Sandrine Michaud et Marie-Pascale Bernier. Pas sur la glace, s’entend, puisque les deux premières patrouillent la ligne bleue, pendant que la troisième évolue à l’attaque. Mais elles ne s’en laissent pas imposer, sur la glace comme à l’extérieur. «Quand tu es la seule fille de ton club, tu ne peux pas parler. Une autre fille, ça comprend plus», développe la numéro 35, assise entre ses deux coéquipières sur un grand canapé. Les filles doivent avoir leur propre vestiaire, ou à tout le moins leur douche privée. C’est ainsi que les organisateurs du 49e Tournoi pee-wee leur réservent une grande salle du côté opposé de la patinoire, une sorte de loge d’artistes avec divans, télé et miroirs. «On va rester ici», lâche Marie-Pascale, jetant un regard autour.

Pour rien au monde elles n’abandonneraient leur place au sein d’une équipe de garçons pour joindre une formation exclusivement féminine. Du moins pas avant que la mise en échec les y force. «Le niveau est plus fort, on aime mieux jouer avec les gars», résume Sandrine qui, comme ses deux amies, a adopté le hockey dès l’âge de trois ans.

Des patins sans griffes

À noter que les trois ont chacune deux frères, plus vieux. C’est donc à leur suite qu’elles ont opté pour les patins sans griffes. «Je me suis chicanée avec ma mère quand elle a inscrit mon frère. Je lui ai dit : pourquoi tu ne m’as pas inscrite?» raconte Sandrine, en riant. De son côté, Paméla a mené de front hockey, patinage artistique et danse jusqu’à ce qu’elle doive choisir.

Et elles ne souffrent d’aucun complexe d’infériorité par rapport à leurs coéquipiers masculins, autant sur la patinoire que dans le vestiaire. «Sandrine et moi, on est les assistantes (du capitaine), alors ils nous écoutent», tranche Paméla, pour qui il s’agit d’une première saison avec une coéquipière. Son père est l’entraîneur-chef, tandis que celui de Marie-Pascale est l’adjoint. «Le mien, c’est un regardeux d’estrades», rigole Sandrine, au bout du fauteuil.

Paméla et Sandrine sont déjà en sport-études hockey à l’école Cardinal-Roy de Québec, Marie-Pascale le sera l’an prochain. Elles espèrent toutes atteindre les rangs collégiaux, peut-être aux États-Unis, et, qui sait, peut-être un jour l’équipe canadienne. «On a plus de chances que les gars de se rendre loin», avancent-elles. Le meilleur des deux mondes, quoi!