Le vendredi 15 février 2008
Tournoi Pee-Wee: coup de malheur
Olivier Bossé
Le Soleil
Québec
Raphaël Tremblay porte le rêve de toute une famille : jouer au Tournoi international de hockey pee-wee de Québec. Sauf que la compétition actuelle tourne au cauchemar pour le joueur de centre des Aigles de Côte-de-Beaupré–Île d’Orléans (CBIO). Par sa faute, il doit se contenter du rôle cruel de spectateur.
Samedi dernier, pris au cœur d’une échauffourée de fin de partie de ligue contre Québec Cartier, le petit no 9 décoche un coup de patin, selon l’arbitre. À cinq jours d’enfin atteindre son but, un instant d’égarement vient tout bousiller. Suspension de trois parties en vigueur immédiatement, calendrier régulier ou tournoi. «C’est vraiment plate. Je ne pensais pas que ça se passerait comme ça. Je croyais qu’au moins la ligue et les tournois étaient deux choses différentes», explique un garçon fort déçu, dans le corridor des vestiaires du Colisée.
Son grand-père est nul autre que Gilles Tremblay. Pas l’ancien attaquant du Canadien de Montréal, mais bien celui qui a occupé la vice-présidence du Tournoi pee-wee durant 26 ans, avant de prendre en charge le club quart de siècle en 2001. «C’est malheureux, admet pour sa part le grand-papa, qui était présent lors de l’affrontement fatidique. Il était pris en dessous, il a paniqué. C’est difficile à accepter.»
Il y a plusieurs années, Gilles Tremblay avait vu son propre fils, Stéphane, père et entraîneur de Raphaël, louper le Tournoi parce que son équipe n’avait pu se qualifier par un maigre point de classement. «Va-t-il pouvoir jouer l’an prochain? Son équipe ne sera peut-être pas là», expose le grand-père, avouant ne pas avoir abordé le sujet avec son petit-fils, question de ne pas l’accabler davantage.
Stéphane Tremblay, lui, estime que «le prestigieux Tournoi pee-wee» devrait constituer une exception. «Je suis pleinement d’accord pour qu’il purge toute sa suspension, mais il pourrait le faire en dehors du tournoi, dans la ligue», avance le paternel, atterré. La proposition n’a manifestement pas été retenue, puis­que pour la rencontre d’ouverture de CBIO, hier, contre Trois-Rivières, Raphaël a été rayé de l’alignement. Il s’agissait d’un deu­xième match de suspension sur trois.
Un souhait presque exaucé
«J’aimerais mieux être sur le banc», grommelle le jeune. D’une certaine façon, son souhait a été exaucé. Il a bel et bien revêtu casque et maillot de match, mais par-dessus ses habits civils, se transformant du coup en ouvreur de porte de luxe pour ses amis. «Maintenant, il faut qu’ils gagnent», résume-t-il à propos de ses coéquipiers, ce qui lui permettrait d’effectuer un retour au jeu le vendredi 22 février.
La défaite d’hier, 4-3 en prolongation, ne rend pas la chose impossible, mais plus difficile. Les Aigles passent dans le tableau de la deuxième chance, à l’Arpidrome de Charlesbourg, et doivent maintenant se frotter aux Étoiles Monteuil (Laval), dimanche matin (10h). Malgré l’absence de leur deuxième pointeur, seule une victoire pourra les propulser au tour suivant. «Si on joue individuel, on est moins bon, mais si on joue en équipe, ça va bien aller», assure un Raphaël confiant.