Le mercredi 13 février 2008
Maxime et Sébastien Turcotte : jumeaux unis et éloignés
![Maxime et Sébastien Turcotte : jumeaux unis et éloignés Maaa](https://2img.net/h/i97.photobucket.com/albums/l237/TGBP4/maaa.jpg)
Kevin Johnston
Le Soleil
Québec
Si loin… mais si près. Malgré les cen­taines de kilomètres qui les sé­parent, les jumeaux Maxime et Sébastien Turcotte gardent même le cap. Obligés de quitter le nid familial beauceron afin de poursuivre leur apprentissage dans la Ligue de développe­ment midget AAA, c’est respec­tivement à Jonquière et à Amos qu’ils ont dû déménager. Un changement d’environnement qui n’est pas vraiment désiré, mais qui, en fin de compte, profite au plus haut point aux jeunes hockeyeurs.Pourquoi Jonquière et Amos, alors qu’ils sont des produits du territoire des Commandeurs de Lévis? C’est le système de repêchage annuel visant la parité territoriale qui justifie un tel chamboulement de vie. Comme le bassin d’athlètes sur la Rive-Sud de Québec est trop important par rapport à quelques autres marchés, les Lévisiens, comme huit autres organisations, se retrouvent parmi les donneurs. Il y a six clubs receveurs, alors que Trois-Rivières est neutre.
Les clubs donneurs ne peuvent protéger que cinq joueurs autres que ceux déjà sélectionnés par les équipes de la LHJMQ. Les gens des Commandeurs auraient bien aimé garder les Turcotte, mais ils ont dû les laisser partir. «Au départ, ça m’a déçu, a confié le centre Maxime. J’étais persuadé que mon frère et moi avions notre place à Lévis.» Quant à l’arrière Sébastien, il a raconté comment les patrons des clubs d’Amos et de Jonquière ont tenté d’en venir à une entente afin que les jumeaux puissent jouer ensemble. «Mais ça n’a pas fonctionné, a-t-il dit. De toute manière, nous savions qu’il faudrait un jour partir chacun de notre bord. C’est juste dommage qu’il a fallu le faire un an avant le temps.»
Évidemment, la séparation n’a pas été évidente au sein de la famille de Sainte-Marie de Beauce. Pendant que Maxime et Sébastien piaffaient d’impatience de poursuivre leur carrière dans le midget AAA, maman Hélène et papa Denis avaient bien des choses à régler. «Ma mère voulait qu’on joue au hockey, a lancé Sébastien. Mais elle n’avait pas le goût qu’on quitte la maison.» Maxime abondait dans le même sens. «Je comprenais ma mère, qui s’inquiétait un peu pour nous, a-t-il ajouté. Sauf qu’en bout de ligne, elle a vu qu’on y tenait.»
Interrogée, Mme Bisson a reconnu son hésitation. «Côté hockey, j’étais pour le déménagement, a-t-elle dit. J’étais juste un peu inquiète de les voir partir. Mais ils étaient tellement décidés. C’était un rêve pour eux d’évoluer dans le midget AAA.»
Deux affrontementsIls ne s’attendaient cependant pas à se retrouver aussi éloignés. D’ailleurs, ils ne se sont affrontés qu’à deux reprises lors de la même fin de semaine à Jonquière en septembre. «Toute la famille était là, a raconté Mme Bisson. Je me souviens d’avoir dit aux gars d’être tranquilles, de ne pas se chercher sur la patinoire. Et ils ont bien fait ça. De plus, chaque club a gagné une fois.» Une fin de semaine dont se souvient Sébastien. «Maxime s’en allait à deux contre un et j’ai réussi à le faire tomber, a-t-il dit en riant. Disons qu’il n’a pas vraiment apprécié.»
Les jumeaux profitent de chaque occasion qui se présente pour renouer avec les membres de la famille. Leurs parents et leurs deux sœurs assistent à quelques rencontres, mais comme les filles font également du sport à profusion, dont le volleyball pour Julie et le patinage artistique pour Karine, il faut partager le temps entre tout le monde. «Heureusement qu’il y a MSN, a déclaré Maxime. On jase là-­dessus presque tous les jours.»