Le mercredi 06 février 2008
Le marathon continue après le
super mardiPhoto: Google.caAgence France-Presse
Chicago, États-Unis
Les présidentiables démocrates Hillary Clinton et Barack Obama ont chacun revendiqué la victoire au soir du «super mardi» mais, sans avantage décisif, ils vont devoir batailler encore de longues semaines pour décrocher l'investiture de leur parti.
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Dans le camp républicain, John McCain, 71 ans, vainqueur dans neuf États dont les convoités États de Californie et de New York, aurait pu gagner l'investiture. Mais ses adversaires Mitt Romney et Mike Huckabee, deux représentants de la droite conservatrice, ont particulièrement bien défendu leurs chances, en remportant à eux deux 12 États.
Du coup, M. McCain, qui a obtenu pour l'instant 604 délégués contre 244 pour Mitt Romney et 128 pour Mike Huckabee, a préféré annuler un déplacement en Europe ce week-end, et notamment une rencontre avec le premier ministre britannique Gordon Brown, pour se concentrer sur la campagne.
Côté démocrate, le responsable de la communication d'Hillary Clinton, Howard Wolfson, a estimé que les choses pourraient se jouer au dernier moment. «Pour tous ceux qui rêvent d'une bataille lors de la convention (en août à Denver, Colorado), parce qu'aucun des camps n'a l'avantage clair, ils risquent d'être servis», a-t-il dit.
Mme Clinton a engrangé 900 délégués, M. Obama 824, avec huit États pour l'un, treize pour l'autre. Et ils ont immédiatement commencé une guerre de communication, chacun voulant faire croire qu'il bénéficie d'un effet tremplin avant les prochaines étapes de la course à l'investiture.
Nombre d'experts estiment que le duel démocrate perdurera jusqu'à ce que les gros États de l'Ohio et du Texas votent le 4 mars, voire que la Pennsylvanie se prononce à son tour en avril.
«Un mois et demi est une éternité en politique en général. Il est certain que c'est une éternité dans cette campagne en particulier», a déclaré Barack Obama à des journalistes, ajoutant: «nous sommes confiants dans le fait que nous avons le vent dans dos».
Son stratège David Axelrod s'est dit «très heureux» de «l'élan» apporté selon lui par les résultats de mardi, ajoutant paradoxalement: «nous ne sommes pas prêts à abandonner le statut d'outsider».
Pourtant, Barack Obama, qui a engrangé une collecte record de 32 millions de dollars pour le seul mois de janvier, pourrait espérer endosser l'habit de favori.
Il collectionne aussi des soutiens prestigieux et a amorcé une progression régulière dans les sondages. Cet élan ne lui a pas permis d'emporter des États symboliques mis en jeu mardi, comme la Californie et le Massachusetts, mais pourrait l'aider dans les États qui se prononceront d'ici une semaine: Louisiane, État de Washington et Nebraska, puis Maine et dans le district de Columbia (la ville de Washington) et sa région (Maryland et Virginie).
Autant l'équipe Obama affichait un optimisme prudent, autant le camp Clinton a multiplié embrassades et signes de victoire.
«Tout le monde peut être d'accord sur le fait que la soirée appartient à Hillary, elle a gagné les gros États, la Californie, le New Jersey, New York», a fait valoir le président de son équipe de campagne Terry McAuliffe.
«Elle a toutes les ressources pour rester compétitive», a-t-il assuré, écartant l'éventualité qu'un déficit relatif d'argent puisse faire la différence entre les deux candidats.
La capacité d'acheter des espaces publicitaires télévisés sera cruciale. Mais, pour autant, les candidats, déjà épuisés, continueront de sillonner le pays: Mme Clinton est attendue dès jeudi en Virginie, M. Obama en Louisiane.